Une ZFE remaniée à Bordeaux, les automobilistes soufflent un peu.

Une ZFE remaniée à Bordeaux, les automobilistes soufflent un peu.

Le 8 avril 2024, Bordeaux a esquissé les contours de sa Zone à Faibles Émissions (ZFE), adoptant une approche minimaliste conformément à la législation, une initiative applaudie par l'association « 40 millions d’automobilistes ». Ce choix, visant uniquement les véhicules immatriculés avant 1997, représente le strict minimum requis pour s'aligner sur les directives légales, touchant ainsi seulement 2% du parc automobile de la métropole. Cette décision met en lumière un effort pour concilier respect de l'environnement et considération des réalités socio-économiques des citoyens.

La métropole souligne le caractère éphémère de ces véhicules, souvent relégués au rang de seconde ou troisième option de mobilité dans les ménages, dont l'existence est naturellement vouée à l'obsolescence avec le renouvellement progressif du parc automobile. Philippe Nozière, à la tête de l'association « 40 millions d’automobilistes », perçoit cette initiative comme judicieuse, surtout en comparaison avec d'autres métropoles qui durcissent leurs mesures restrictives malgré les souplesses récemment concédées par l'État. Toutefois, il maintient qu'il est crucial que cette mesure ne préfigure pas de futures interdictions plus étendues au sein de la ZFE bordelaise.

Tempérer mais ne pas revenir sur le principe.

Pour tempérer l'impact de cette réglementation, Bordeaux prévoit un "pass ZFE" annuel de 24 jours, destiné aux déplacements essentiels, tels que les rendez-vous médicaux, pour les véhicules normalement exclus. Ce dispositif entend faciliter l'accès aux services publics vitaux pour ceux dont les visites au cœur de la ZFE ne sont pas routinières. Des exemptions spécifiques sont également envisagées pour répondre à des besoins ponctuels impérieux.

Cependant, l'application effective de ces mesures demeure en suspens jusqu'à l'approbation d'un système de surveillance étatique, prévue pour 2026. Pierre Chasseray de « 40 millions d’automobilistes » note avec une pointe d'ironie que cette initiative semble signer le glas de la ZFE à Bordeaux avant même son avènement.

L'exercice difficile de l'engagement pour l'environnement et la préservation des automobilistes

Ce choix de Bordeaux révèle une tentative d'équilibrer prudence environnementale et réalités pratiques. En privilégiant une mise en œuvre modérée de la ZFE, la métropole manifeste une sensibilité aux enjeux sociaux, économiques et techniques liés à la réduction des émissions. Ce faisant, elle lance un débat plus large sur l'efficacité et l'équité des ZFE, dans un contexte où les villes cherchent à réduire leur empreinte écologique sans pour autant marginaliser certains groupes d'automobilistes. Alors que cette décision pourrait être perçue comme un compromis insuffisant par les défenseurs de l'environnement, elle illustre néanmoins la complexité des choix politiques face aux impératifs écologiques et aux réalités du terrain.

Est-ce donc la fin des futures ZFE qui mettent en panqiue plus d'un ménage ? Nous le saurons bientôt. En tout cas les bordelais peuvent souffler mais il n'en est pas de même par exemple à Paris où l'extrémisme de l'édile reste preignant si ce n'est son manque de considération pour ceux qui n'ont pas les moyens de changer de véhicule.